Le Honduras un pays tropical et montagneux, situé aux confins de la zone Caraïbe et exposé aux grands cyclones tropicaux. Il est grand comme le cinquième de la France et est peuplé de près de 9 millions d'habitants.
Depuis un siècle, ce pays est le domaine privé des multinationales américaines : United Brands et Dole Food Company ont fait main basse sur les bonnes terres des plaines. A perte de vue, plantations de bananiers, ananas ou palmiers à huile sont là pour l'exportation. Ouvertement ou discrètement, le pouvoir politique est sous le contrôle des Etats-Unis.
Salaires de misère pour les ouvriers agricoles saisonniers et les employés (surtout des femmes) des usines, qui appartiennent à des groupes étrangers sous-traitant la fabrication des textiles grâce à une main d'œuvre docile et bon marché. 50% de la population est en dessous du seuil de pauvreté avec 30% de chômeurs. Seule solution : l'émigration clandestine vers les USA (80 000 par an). La violence est extrême dans les villes, où des gangs de jeunes, les Maras, font régner la peur; la répression policière est aussi impitoyable qu'aveugle.
Les barrios de Tegucigalpa
La capitale du Honduras est Tegucigalpa. La ville, qui compte aujourd'hui 1 300 000 habitants, est entourée de montagnes, dont les versants raides ont vu se développer les « barrios marginales », quartiers très défavorisés, avec peu ou pas d'équipements collectifs. Les « maisons », le plus souvent construites en matériaux de récupération, risquent l'effondrement à chaque saison des pluies. De nombreux enfants vivent dans la rue, en bandes, et oublient la faim en inhalant du « résistol », colle à chaussure.
Outre la misère, le fléau majeur est l'extrême violence qui sévit dans ce pays. Des enfants sont assassinés, et d'autres deviennent des tueurs, enrôlés dans les Maras, bandes organisées semant la terreur, et dans lesquelles les jeunes retrouvent une « famille ».